La bière et la brasserie... d'hier et d'aujourd'hui
Il semblerait que l'origine de l'activité brassicole à Epernay soit dûe à un tonnelier, Auguste DEHECQ. Mais on trouve quelques brasseurs avant: en 1811, il y aurait eu un brasseur du nom de LIE-BOUCHER, et en 1817, il y aurait 8 brasseurs en activité dont PAROISSIEN-VINEUX, LE BOUCHER, PAROISSIEN-BARNIER et FERTON...
Auguste DEHECQ est né aux Grandes Loges, canton de Chalons en Champagne, le 31 aout 1798, il aurait aménagé une petite salle de brassage dans une maison acquise en 1838, au lieu-dit « Rempart des Potiers » dans le quartier Saint Laurent... Il décèdera le 15 juillet 1842, sa veuve, Marie-Adèle CHEVILLIET, reprendra l'activité brassicole et sera « qualifiée de brasseur » comme son défunt mari. Elle se remariera en 1844 avec Benjamin SCHLINGER, brasseur, né à Schiltigheim (67) en 1817.
De cette union va naître, dans les années 1854-1855, une grande brasserie, rue haute du chemin de fer (actuellement rue Gambetta). Cette brasserie est la BRASSERIE STRASBOURGEOISE.
En 1861, les époux SCHLINGER-CHEVILLIET vendent leur fond de commerce à leur gendre, Frédéric-Benjamin SENICOURT, un négociant axonais, né en 1828, marié à Elisa Félicie DEHECQ, fille de Auguste.
Le 25 mai 1873, les époux SENICOURT-DEHECQ cèdent leur brasserie aux frères MOSSER, Georges, né le 3 octobre 1840 et Alexandre, né le 21 septembre 1842, tous les deux à Drusenheim (67).
Georges décède le 8 mai 1877 et, en 1883, Alexandre va céder les bâtiments de la brasserie pour permettre l'agrandissement de l'hôtel Auban-Moët. Il va alors créer une nouvelle brasserie au lieu-dit « Le Pas du Roy ». Il va décéder quelques temps après, et c'est sa veuve, Marie SOMMEREISEN qui va reprendre le flambeau. Elle va s'associer avec Victor SCHIFF, un brasseur et la brasserie va prendre le nom de Vve MOSSER & SCHIFF dès 1884...
Victor SCHIFF va alors mettre en place un « nouveau procédé de fabrication » et lutter contre la concurrence extérieure.
En 1893, c'est la séparation de la veuve MOSSER et Victor SCHIFF. Ce dernier devient l'entrepositaire de la brasserie chalonnaise L'ETOILE. La brasserie devient Veuve MOSSER et Fils. Et en 1905, ce sera laBRASSERIE MOSSER FRERES.
A cette époque, les bières qu'elle produit sont Ale Conserve (4,06%), Bock Conserve (3,4%) et Bière de Table (2,7%).
Il existait également une autre brasserie à Epernay, celle des frères PIERRET, au n°8 rue des Minimes: le frère ainé, François-Auguste se serait lancé dans l'aventure en 1824 et son frère cadetHenry l'aurait rejoint ensuite. Ils s'agrandissent pour occuper les nOS 10 et 10bis de la même rue.
En 1866, Henry part d'Epernay et, en 1869, son frère François-Auguste est déclaré « en faillite ». L'entreprise sera vendue la même année.
Dans les années 1890-1891, est signalée une brasserie implantée à l'ile Belon, c'est la sociétéSCHWAB & Cie.L'association entre Eugène MERCIER,Albert MERENDET et Fernand SCHWAB est à l'origine de cette brasserie.
En 1896, la société est mise en liquidation, vendue et devient Victor SCHIFF & Cie. Elle prendra le nom de BRASSERIE LA CHAMPAGNE en 1901. Elle fermera ses portes en 1906, et sera détruite en 1915.
Après la première guerre mondiale, les brasseries, en partie détruites, ne produisent plus mais transforment la bière: ce sont des entrepositaires qui mettent en bouteilles, mais toutes les étapes d'élaboration de la bière ont disparu.
Les frères MOSSERcessent leur activité en 1933. LaBRASSERIE STRASBOURGEOISEest reprise par Alfred JUNG, né en 1896, fils et neveu de malteurs. Il reconvertit la brasserie en entrepôt de bières et de vins.
D'autres entrepositaires apparaîtront, tels LEBERT(rue de l'hôpital), COPREAU(allées des Cumières), PELLERIN(rue de l'Hôpital).
Je
tiens à remercier M. Francis LEROY des Archives de la ville d'Epernay pour tous ces renseignements.