La bière et la brasserie... d'hier et d'aujourd'hui
Michaël JACKSONétait avant tout un passionné d'authenticité et de vérité à chaque fois qu'il présentait un whisky ou une bière... Cette recherche l'a amené aux quatre coins du monde, chez tous les producteurs ou presque, afin de dénicher les meilleures expressions que les céréales peuvent donner à une bière ou une eau-de-vie.
Originaire du Yorkshire, il en avait gardé l'accent épouvantable et son français était quasiment inexistant. Et entre connaisseurs, on précisait toujours, après l'énoncé de son nom, le qualificatif « le vrai » afin d'enlever toute ambiguïté par rapport à son homonyme, la rock-star mufti-reliftée.
Dès l'âge de 16 ans, il écrit des chroniques sur le jazz, puis il devient réalisateur de films documentaires. Il voyage beaucoup et découvre toutes les facettes de l'univers de la bière et du whisky. Dans les années 1970, la CAMRA, organisation de consommateurs pour la défense des ales britanniques traditionnelles, voit le jour. Il est en première ligne et commence à se faire connaître dans le monde entier.
Infatigable voyageur, il visite la moindre brasserie et la plus petite distillerie. Il était un formidable dégustateur et plus que la méthode d'élaboration ou l'histoire du producteur, ce qui le passionnait c'était le produit avant tout, ses arômes, ses fragrances, ses subtilités. Il a instauré un vocabulaire riche et précis pour dépeindre les sensations qu'il ressentait à chaque dégustation.
Il écrivait dans son ouvrage
« la
Bière » (1990) :
« Voilà la
difficulté : chaque type de bière a ses propres caractéristiques, dans un équilibre particulier. Pour chaque type, le brasseur a des intentions propres. La bière ne peut être jugée que selon
le type auquel elle appartient », ou encore dans un autre intitulé « Les Grandes Bières de Belgique » (1997) : « Lorsque la bière vient de quitter la brasserie, son arôme et son goût de houblon ont une odeur particulière de fleur ou de fruit et son très
rafraîchissants. Le bouquet est surtout étonnamment frais. Lorsqu'elle est servie à quatre ou cinq mois, elle mousse assez fort. Après six mois, les combinaisons de ferments commencent à conférer
à la bière un caractère plus sauvage de Brettanomyces et l'acidité de zestes de citron. ».
A la fois journaliste, écrivain et éditeur, Michaël JACKSONà utilisé tous les moyens médiatiques pour faire connaître ses avis et développer une authentique culture de la bière et du whisky. Auteur d'une série télévisée (The Beer Hunter– le Chasseur de Bière), qui est encore culte 20 ans après, il multipliait les chroniques aussi bien dans les revues spécialisées que dans les journaux s'adressant à tous les publics, en Grande Bretagne comme aux États Unis. Il a donné naissance à une importante génération de dégustateur et de chroniqueurs en bières comme en whiskies, permettant ainsi de valoriser et d'étendre les connaissances à leur sujet.
Ces dernières années, il s'était passionné pour les bières belges, multipliant les visites dans les brasseries...
Souffrant de la maladie de Parkinson depuis quelques année et ayant d'autres problèmes médicaux, Michaël JACKSONest décédé d'une crise cardiaque le 30 août 2007, à l'âge de 65 ans. Le 30 septembre de cette même année, tous ses amis lecteurs et admirateurs ont été invités à porter un toast en son honneur dans les pubs, restaurants et brasseries du monde entier...