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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 04:00

 

Dans cette région, la consommation de bière est de 80 litres par an et par habitant, alors que dans la France entière, elle n'est que de 34 litres...

 

La proximité de la Belgique constitue une épine dans le pied des brasseries du Nord-Pas de Calais. Yves CASTELAIN de la brasserie du même nom : « Les consommateurs français connaissent mal nos bières. Du coup, ils sont persuadés qu'il faut passer la frontière pour avoir de bons produits. ».  

 

terken2                                                                                           avant

 

 terken3

Les brasseries indépendantes ne sont plus les seules à proposer des bières de dégustation. Les géants du marché n'ont pas mis longtemps avant d'investir dans ce créneau : TERKEN, avec une production de 60 000 hl a longtemps été le plus gros brasseur indépendant de France, mais, en 2004, le Tribunal de Commerce de Roubaix prononce sa liquidation judiciaire. La brasserie était trop petite pour rivaliser avec les multinationales de la bière.                                                                                                                                                    après         

 

Au début du 21ème siècle, sur les 30 brasseries indépendantes de la région, 18 sont des brasseries artisanales ou des micro-brasseries, produisant moins de 25 000 hl par an. Progressivement, ces brasseries indépendantes s'organisent : en 2002, est créée une commission officielle de « petits brasseurs » au sein du Syndicat des Brasseurs de France ; en 2008, le Syndicat des Brasseurs du Nord essaie d'obtenir l'Indication Géographique Protégée et de faire connaître une tradition brassicole dont beaucoup de consommateurs ignorent tout...

 

 

Quelques chiffres de 2012 :

 

28 brasseries indépendantes

 

1840 emplois

 

690 millions d'€ de chiffre d'affaire

 

 

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 04:00

Dans les année 1960-70, les brasseurs indépendants de la région ont marqué leur différence en élaborant des bières plus fortes, plus typées que celles de leurs grands concurrents. Une des caractéristiques commune à ces bières était de connaître une garde prolongée de 3 à 4 semaines, voire plus, afin de leur donner plus de rondeur et de complexité aromatique. La tradition, très ancienne, consistait à conserver au frais une partie de la production, alors que l'essentiel était consommé rapidement. Ceci avait également l'avantage d'éviter la rupture de stock. On les appelait parfois "les vieilles bières". Cette pratique, jointe à l'utilisation de bouteilles champenoises de 75cl, fermée avec un bouchon de liège (JENLAIN ou DUYCK), a donné naissance à une sorte d'appellation, la "bière de garde", appellation aléatoire, car il n'est pas spécifié le nombre de semaines de garde qu'une bière doit subir pour obtenir cette appellation.

 

duyck5 

 

Ici, le malt, le houblon et la levure restent les ingrédients primordiaux d'où le faible recours aux aromatisations comme en Belgique par exemple.

 

lepers1 

La région Nord - Pas de Calais a aujourd'hui la fierté d'avoir conservé quelques brasseries indépendantes, souvent familiales, qui ont survécu à la tourmente de la deuxième guerre mondiale et des disparitions qui ont suivis: les LEPERS à Annoeulin, les RICOUR à Saint Sylvestre Cappel, les DUYCK à Jeanlain, les LECLERCQ à Ronchin, les THEILLIER à Bavay, les CASTELAIN à Benifontaine, les DE CLERK à Péronne... Certains reprennent le flambeau un moment abandonné comme Pierre BERU et ses cinq bières ATREBATE, héritier d'une famille de brasseurs, il a repris le brassage abandonné et se bat pour élaborer ses bières à double fermentation et de six semaines de garde, sa brasserie est la CHOULETTE à Hordain.

 

 

 

 

Aussi traditionnel soit-il, le brasseur doit être en phase avec son époque. Beaucoup ont réorienté leur production; la brasserie SAINT SYLVESTRE et sa GAVROCHE, la brasserie JEANNE D'ARC et l' AMBREE DES FLANDRES, la GRAIN D'ORGE ou la BELZEBUTH, les BRASSEURS DE GAYANT et leurs bières de spécialité.

 

gayant53 

 

Un nouveau style est né à Lille, ce sont les brasseries installées dans les cafés, où elles vendent leur production (les TROIS BRASSEURS). Ce type d'établissement remonte au Moyen-Age, où il était de règle dans toutes les villes. Il finit par disparaître avant que la famille BONDUELLE, brassant depuis plusieurs générations ne se décide à le relancer. En une quinzaine d'années, leur groupe a connu quelques aléas, mais depuis sa reprise par ICO3B, il multiplie les ouvertures dans la région, à Roncq, à Noyelles-Godault, mais aussi dans toute la France (Lyon, Metz, Nantes, etc...et même à la Réunion et à Montréal !!!). C'est un véritable renouveau: outre les TROIS BRASSEURS, il y a la TAVERNE DE L'ECU à Lille, l' ENTRE TEMPS à Valenciennes, le CAFE DE LA POSTE à Saint Pol sur Ternoise, le MOULIN A BIERES de Coquelles.

 

3brass3 

 

A Gussignies, Alain BAILLEUX a installé depuis 1989 une auberge-brasserie, AUbaron 1 BARON, reprenant le modèle des "Braugasthoffen" allemandes. Ses deux bières principales sont: une blonde CUVEE DES JONQUILLES et une ambrée SAISON SAINT MEDARD, de fermentation haute et refermentées en bouteille. Dans les Flandres, existe également la ferme-brasserie BECK, cultivateur, producteur de houblon, qui brasse la HOMMELPAP avec des matières premières de son exploitation.

 

Les brasseries créées plus récemment ont pour origine de véritables passionnés, souvent brasseurs amateurs dans le passé: la brasserie des AMIS REUNIS ouvre à Saint Amand les Eaux en 1997, à la suite de Germinal et de la promesse de Claude BERRI de réinvestir une partie des bénéfices sur place. Germinal en fut la marque principale, mais au bout de quelques années, les résultats n'ont pas atteint les espérances. Il fallait retrouver des repreneurs: Marc LAMBELIN, Christian LECLERC et Patrick LENAIN arrivent en 2001 dans l'affaire, qui prend le nom de BRASSERIE DE SAINT AMAND, et créent de nouvelles bières, la gamme ABBATIALE DE SAINT AMAND.

 

Parmi ces passionnés, il faut citer Daniel THIRIEZ, qui a fait revivre une ferme des Flandres en donnant naissance à une des bières les plus houblonnée de la région ; Mathieu LEPOUTRE à Villeneuve d'Ascq ; Gérard CAUDRELIER, qui brasse à Aubigny au Bac la IRIS BEER en fermentation basse, c'est une bière ambrée ou blonde, non pasteurisée et non filtrée ; Jean MICHAULT à Amiens avec sa PIC BLANCHE et PIC HARD AMBREE ; Frédéric BOGAERT et ses bières ZANNEKIN à Cassel ; Guy BOIDRON et sa FOURMIDABLE ; etc...

 

Enfin, le dernier exemple de la convivialité propre aux bières du Nord nous vient des créations événementielles de plus en plus nombreuses: la braderie de Lille, le Carnaval de Dunkerque ont donné naissance à des bières temporaires. Il faut être sur place pour les découvrir.

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 04:00

 

En tenant compte de leur taille, leur diversité est évidente: le site industriel de HEINEKEN à Mons en Baroeul produit 3 millions d'hectolitres, la brasserie du FILEUR, à Fourmies, quelques centaines. On trouve des intermédiaires comme les TROIS BRASSEURS dupliqués dans 5 villes de la région et qui compte se développer dans toute la France et même au Québec.

 

De plus, depuis quelques années, les créations se multiplient, soit en reprenant d'anciens sites comme à Monceau-Saint-Vaast, soit de nouveau emplacements. On est loin des 2000 brasseries que comptait la région au début du 20èmesiècle (2000 en 1914, 400 en 1948 et 19 en 1996). Il y a plus d'un siècle, des centaines de brasseries ne se singularisaient pas spécialement par leur originalité, se contentant d'élaborer deux ou trois bières différentes pour leur environnement immédiat; maintenant, les brasseries doivent se distinguer des autres et affirmer leurs spécificités.

 baron 11

Mises à part quelques brasseries locales, comme AU BARON à Gussignies, qui écoule sur place sa production, la plupart d'entre elles essaient de percer sur le marché. Un contexte qui explique la course à l'innovation. A l'heure actuelle, ces brasseurs font appel à tout l'artisanat brassicole existant pour élaborer leur bière.

 

 

 

En terme de brassage, la décoction comme l'infusion sont mises en œuvre. Ce sont les grosses brasseries qui utilisent la première méthode, car disposant de cuves suffisantes pour réaliser l'ébullition du moût. La décoction est généralement liée à la fermentation basse (TERKEN utilise les deux méthodes). L'infusion permet d'obtenir des bières plus typées. Liée à la fermentation haute, elle demeure la principale technique utilisée par le brasseur.

terken5 

 

Autrefois, la bière de Lille était élaborée selon un processus mixte dit à moût double. Le moût soutiré dans la cuve matière était porté à ébullition puis ramené dans la cuve matière. Une technique originale qui n'est plus utilisée depuis plus d'un siècle.

 

 castelain

En terme de fermentation, le schéma classique attribuant la haute aux artisans et la basse aux gros industriels connaît ici de notables exceptions: Yves CASTELAIN prouve qu'il est possible d'obtenir des bières de fermentation basse ayant du goût et de l'ampleur en bouche; TERKEN élabore sa gamme de SEPTANTE 5 ambrée, blanche et blonde en fermentation basse; la brasserie de SAINT OMER élabore 300 000 hl en marque propre en fermentation basse dont la FACON, la SEMEUSE et la RESERVE DU BRASSEUR ; de même pour la brasserie DE CLERK à Péronne ou la brasserie JEANNE D'ARC.

 

 

Quant à la refermentation en bouteille (bière sur lie), elle n'est pas aussi fréquente qu'on pourrait le croire, car elle a été longtemps mal perçue par les consommateurs.

 

Le houblonnage est pratiqué avec modération dans la région, y compris pour les bières les plus artisanales. L'amertume n'est pas une caractéristique très appréciée ici, où l'on préfère les notes aromatiques. Des bières très houblonnées comme la HOMMELPAP de Denis BECK ou la BLONDE D'ESQUELBECQUE de Daniel THIRIEZ tranchent suffisamment sur les autres pour confirmer cette caractéristique régionale.

 thiriez102

Beck Denis

 

 

 

 

 

 

L'aromatisation est très récente: la coriandre est utilisée de longue date par certains brasseurs comme à Annoeulin, et la bière de froment, dite bière blanche, a retrouvé ici droit de cité après plusieurs années d'abandon. Les autres aromatisations sont exceptionnelles, comme la CHOULETTE à la framboise d'Alain DHAUSSY à Hordain, la BIERE A LA CERISE de la brasserie du FILEUR à Fourmies, la MADISON au grand marnier des BRASSEURS DE GAYANT et autres bières à la tequila, etc...

 

Dhassy Alain 

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 04:00

La région Nord - Pas de Calais constitue aujourd'hui un véritable paradis pour l'amateur de bière. Le nombre de brasseries y est le plus important en France, une trentaine... La bière contribue à l’image chaleureuse de la région et de ses habitants. Elle fait partie intégrante de son patrimoine culturel.

 

  nord-pas-de-calais

 

La région doit sa tradition brassicole à deux facteurs principaux : le premier est lié au climat, la vigne ne pousse pas ici à cause du manque d'ensoleillement et de la relative fraîcheur ; le second, est qu'elle dispose d'eaux souterraines abondantes et de terres fertiles permettant la culture des matières premières de la bière.

 

Cette région agricole voit fleurir, dès le 7èmesiècle, des abbayes où s’installent des brasseries domaniales. Les moines-brasseurs règnent sur l’activité brassicole jusqu’au 13ème siècle.

 

A partir de cette époque, les brasseurs de la région, les « CAMBIERS » s’organisent en corporation. Les brasseries se développent et rayonnent sur l’ensemble de la vie locale. Elles brassent selon les secrets de fabrication transmis de génération en génération, et distribuent la bière en tonneaux dans les commerces et chez les particuliers.

 

En 1891, on recense, en France, 2 732 brasseries dont 1 134 dans le Nord et 517 dans le Pas de Calais ; en 1910 on en recense respectivement 1 353 et 575... Mais le déclin s'annonce : en 1937 on n'en recense que 943 dans la région, et en 1957, 179  et pire encore, en 1996, 19 !

 

A la fin du 19èmesiècle, les brasseries se répartissaient sur l'ensemble du territoire régional de manière inégale avec une densité plus forte dans le Nord que dans le Pas de Calais. Le développement des brasseries, à cette époque, trouve son origine dans les progrès apportés par la révolution industrielle comme la mécanisation des opérations de brassage grâce à la machine à vapeur.

 

Au début du 20èmesiècle, la grande majorité des brasseries sont des entreprises artisanales, on brassait pour un secteur bien défini d'un rayon d'une dizaine de kilomètres et la production ne dépassait pas 5 000 hl. Les bières étaient principalement de fermentation haute.

 

En 1927, la carte montre la même répartition, mais de nombreuses brasseries ont été détruite durant la première guerre mondiale : les armées à la recherches de métaux comme le cuivre, n'hésitaient pas à piller les brasseries... Dans le Pas de Calais, de nombreuses fermes-brasseries n'ont pas réussi à survivre. Face à ce désastre et dans l'attente des dommages de guerres, les brasseurs cesseront toute activité ou se regrouperont pour former des coopératives ou des unions de brasseries.

 Pasteur Louis

 

Mais le vent du progrès souffle sur les brasseries : les livraisons se font maintenant en camions, pour aller plus loin ; la généralisation de la fermentation basse (déjà en service depuis une trentaine d'années dans les brasseries de l'est) grâce aux travaux de Louis PASTEUR, vont révolutionner la brasserie régionale. Ces produits coûtent cher et les plus petits n'y survivront pas.

 

 

La seconde guerre mondiale apportera son lot de destructions et de pillages et après celle-ci, la concurrence du vin se fait de plus en plus sévère : le vin était de bonne qualité tandis que la bière, qui ne titrait que 0,5% (les restrictions de matières premières durèrent jusqu'en 1950!) ressemblait à de l'eau gazeuse parfumée au houblon... la consommation de bière baissa de 30%. En 1950, on ne compte plus que 137 brasseries.

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Sur le plan industriel, la concentration se poursuit et la production progresse dans de grands établissements modernes. De nombreux brasseurs délaissent la fabrication pour devenir entrepositaires et s'installent dans les grandes villes :GBM puis TERKEN à Roubaix, PELICAN à Lille ou MOTTE-CORDONNIER à Armentières. L'arrivée des super et hypermarchés mettra un terme à cette activité et aura raison des dernières brasseries familiales.

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 04:00

Le Festival International de la Biere Artisanale se déroulera à Sainte-Marie-Cappel (59) les 22 et 23 septembre 2012.

Les festivités auront lieu à la salle des fêtes le samedi de 15h à 20h et le dimanche de 10h à 20h.

 

festivités2

 

Voici le programme...link

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